lundi 18 mai 2009

Une croco accro

Par où commencer… je suis une si jeune voyageuse. À peine majeure, en terme d’exploratrice… si encore je peux porter ce nom évocateur de découvertes. Encore récemment, je n’étais qu’une petite croco vivant dans sa coquille, croyant que la vie c’était ça… vivant dans cette enveloppe protectrice, chaude comme un cocon, rassurante et tranquille, où la menace ne vient que de l’extérieur… mais une coquille si limitée en terme d’espace et si ennuyeuse à la fin. Très peu de thrills, de challenges. Je vivais une vie paisible et j’étais heureuse par procuration… quand les autres l’étaient.

Oh je ne m’en plaignais pas ! C’était ce qu’on m’avait dit qu’était la vie… on tourne en rond dans son espace, on naît, on vit, on meurt dans cet endroit clos… tellement qu’à 22 ans, ayant atteint tous les objectifs d’une vie bien remplie (selon les standards d’un croco bien sur), je me disais que ma vie était terminée… qu’allais-je faire du reste de mon temps ? Que la vie sera longue ! et elle l’a été jusqu’à ce que…

Un peu avant l’an 2000, j’ai travaillé avec une collègue qui était ce que j’appelle une grande voyageuse. Avec sa meilleure copine, elle avait déjà fait pas mal le tour de la planète… à peine 30 ans je crois. Et moi qui approchais la quarantaine, je n’avais rien vu mis à part certains sites de la province du Québec… qui valent la peine faut pas se méprendre…mais quand même… Après avoir goûté aux voyages internationaux, les cabanes à sucre et autres écomusées québécois ont une saveur bien terne aux yeux d’une croco en phase de se trouver des ailes.

Le ciel m’appelait. Des embryons d’ailes me démanchaient et m’incitaient à partir… mais pas partir dans le sens de m’enfuir… non, partir pour découvrir. Ma croco avait, on ne sait trop comment, brisé sa carapace. Elle avait découvert que la vie, n’était pas que ça (sa coquille). Je n’avais alors rien d’autre à faire que d’écouter la nature m’interpeller. Coûte que coûte, peu importe où, je devais m’envoler.

Depuis que j’ai goûté cette vie de voyageuse, je veux tout voir en même temps… Je dois l’admettre je suis maintenant addict… une énorme dépendance qui fait que tout est axé sur mon assuétude… Je dois me contrôler parce que si je ne me retenais pas, je ne vivrais que pour ça. Les réalités bassement terrestres font que « je dois » me raisonner et travailler comme tout le monde… mais ma croco se rebelle par en-dedans… pourquoi la vie serait telle qu’on me l’a décrit… calme et tranquille, mais ennuyante, à l’image de ma coquille ? Non, je refuse. Je ne peux pas croire qu’on m’ait fait connaître le monde autrement et ne pas être appelée davantage !
C'est par où la sortie ?!

dimanche 10 mai 2009

Les rencontres et les adieux, mai 2009







Suis-je la seule à vouloir entretenir des relations avec les gens que j’ai connu et aimé, même pour 2 instants ?

Les voyages sont agréables pour plusieurs raisons et l’une d’elles c’est les rencontres. On rencontre des gens de partout dans le monde vivant tous à peu près comme vous et moi. Visites et rencontres de gens divers.

Mais immanquablement, ces rencontres finissent toujours pas des adieux, tous plus ou moins déchirants et je ne sais jamais trop comment me comporter.

« Adieu, ce fut un plaisir »
« N’attends pas de courriel de ma part »
« J’aimerais rester en contact avec toi, mais répondras-tu ? Et pour combien de temps ? »
« Dieu merci je ne vous reverrai jamais plus... »…

Ces adieux me confrontent toujours avec la fin… comment gérer ces fins sans fin ?

Les Massai, novembre 2006




Dans la profonde Tanzanie, à l’intérieur d’un cratère immense de au moins 1 km de diamètre, vit une faune spectaculaire. Vêtus de couleurs flamboyantes, parés de lourds bijoux et chaussés de sandales faites à partir de pneus recyclés, ces êtres dansent et chantent à en faire fuir les lions.

Leurs rythmes tribaux, sans aucun instrument de musique, à l’origine encourageaient les valeureux guerriers. Maintenant ils servent à divertir les touristes en mal d’exotisme. Les sauts spectaculaires des hommes de la tribu a une fonction, celle de les stimuler. Le choc des talons sur la terre battue fournit une grosse dose d’endorphine montant droit au cerveau.
Les femmes dont plusieurs sont épouses du même homme, chantent à tue-tête des paroles incompréhensibles à l’occidentale que je suis.

Les enfants pendant ce temps sont à l’école tentant d’apprendre les rudiments pour charmer les futurs touristes. Les Massais m’apparaissent pauvres ais ils sont riches grâce à notre apport et grâce à leur spectacle si éblouissant.
On en redemande.

Les touristes radins, février 2009



En bons et sages touristes que nous sommes, nous respectons toujours les consignes – Prendre garde à ceci – ne pas faire cela – ni faire ça.
On avait retenu que les guides et chauffeurs devraient recevoir une juste rémunération en fonction de notre satisfaction des services rendus de guide et chauffeurs, et de la grosseur du groupe dans lequel on prenait part bien sur.
À notre grand étonnement et déception disons-le, et amenant nos jugements longs comme le bras, on a constaté que... on était tout seuls à donner ce fichu pourboire !


Tellement qu’à un moment, on se demandait si on devait continuer à en offrir ou cesser – mais notre bon cœur a gagné… et les travailleurs aussi !


Les taxis à Saigon, mars 2009



Comme le disent tous les livres et manuels de voyage – attention aux taxis.

Assurez-vous qu’ils soient enregistrés et fassent bien partie d’une agence. Bien des gens s’improvisent chauffeurs de taxi et se font de l’argent avec les touristes qui se fient à eux, de bonne foi. Pas facile de s’y retrouver – on est tellement achalés, interpellés qu’on ne sait plus où donner de la tête et tout à coup on se retrouve sur le siège arrière d'une voiture qui nous mène à bon port mais qui nous aurait coûté une fraction du prix si on n’avait pas précipité la décision sur la couleur de la bagnole ! et du sourire – toujours très très avenant au 1er abord – du chauffeur en question.

La route DDO-Laval, avril 2009



Dans la voiture il fait chaud et il fait bon sentir sa peau sous les rayons.

La route DDO-Laval est très ordinaire, une autoroute comme les autres. Les autos y roulent vite, les gens sont pressés de se rendre au bout de leur destination, de leur destin parfois. Mais c’est une route qui si vous l’observez attentivement, est en pleine mutation.

Ce soleil qui fait tant de bien sur la peau fait également éclater la vie… des bourgeons de feuilles encore clos ce matin s’ouvrent. Des brins d’herbe chétifs à l’aurore encore s’étirent maintenant vers le ciel.

La route , il faut juste mieux la regarder, prendre le temps de la voir.

Visions d’espoir, mars 2008

Les sommets blancs des montagnes se détachent sur un ciel éblouissant.

De petits carrés de tissu blancs, jaunes, rouges, verts, bleus, éclatants, flottent au vent. Ils se trouvent accrochés à tout ce qui peut les retenir, de telle sorte que partout dans le pays, des villes aux villages, de la profonde vallée aux plus hautes cimes, les vœux, prières et suppliques claquent au vent, s’affrontent et se confrontent pour appeler l’aide céleste espérée.

Les Népalais n’ont pourtant plus besoin de ces drapeaux de prière. Leurs visages brûlés par le soleil et burinés par le vent, portent des yeux si lumineux et des sourires si bienveillants qu’ils sont porteurs eux-mêmes de paix, d’amour et d’espérance.